Chaque jour nous inspirons et expirons environ 20 000 fois sans nous en rendre compte. Pourtant, il est désormais scientifiquement prouvé que prêter attention à sa respiration et optimiser son utilisation permet d’améliorer notre santé physique et mentale.
« Respire, ça va bien se passer ! ». Nous avons tous déjà entendu cette phrase. Et que dire des dizaines d’expressions françaises qui mentionnent le souffle : « Être à bout de souffle », « Chercher un second souffle », « À couper le souffle »…
Depuis au moins deux millénaires, le souffle fait l’objet d’études, de questionnements, notamment en Inde avec la pratique du yoga ou en Chine avec celle du Qi Gong.
Chez nous aussi, la respiration est de plus en plus présente dans l’actualité, à travers le développement de la méditation, l’apparition de cours et applications dédiés, ou encore de la respirologie, méthode douce qui vise à mieux maîtriser sa fonction respiratoire, très prisée par les apnéistes.
D’autres pratiques développent une attention particulière au souffle, et notamment la sophrologie. La respiration est en effet un des piliers essentiels de sa pratique.
La respiration, comment ça marche ?
D’un point de vue physiologique et chimique, pour faire simple, la respiration est une fonction biologique assurée par l’inspiration et l’expiration. Elle a pour but d’acheminer l’air riche en dioxygène (O2) à l’intérieur de l’organisme et de rejeter l’air riche en dioxyde de carbone (CO2) à l’extérieur de l’organisme.
Respirer fait également travailler plusieurs de nos muscles et particulièrement le diaphragme, muscle le plus important de la fonction respiratoire qui joue également un rôle majeur dans la digestion.
Mais respirer, ce n’est pas seulement de la mécanique ! Pour en prendre conscience, il faut prêter attention à notre respiration, appuyer sur le bouton « pause ». En effet, la respiration est la seule fonction vitale dont on peut prendre le contrôle. C’est en respirant consciemment qu’on va pouvoir pleinement profiter de ses bienfaits, qui sont nombreux.
Au fil des études scientifiques, des avancées de la recherche médicale et des neurosciences, on sait désormais que bien respirer permet de :
- Lutter contre le stress,
- Renforcer le système cardio-vasculaire,
- Améliorer le sommeil,
- Soulager les douleurs,
- Diminuer les tensions,
- Adopter une meilleure posture,
- Améliorer les performances cognitives (mémoire et concentration entre autres),
- Améliorer la digestion.
Ça veut dire quoi, bien respirer ?
Contrairement à certaines idées reçues, et comme l’explique le professeur Thomas Similowski, pneumologue et responsable du département « Respiration, Réanimation, Réadaptation respiratoire, Sommeil » de la Pitié-Salpêtrière à Paris, « nous respirons comme il faut puisque nous sommes vivants ». Élémentaire effectivement !
En revanche, notre respiration est un indicateur visible et audible de notre état physique et mental. Vous l’avez peut-être remarqué, lorsque vous êtes joyeux, triste, en colère, quand vous avez peur, quand vous êtes amoureux, vous ne respirez pas de la même façon. À chaque état émotionnel correspond une fréquence respiratoire.
Autre exemple assez drôle à observer : le mimétisme respiratoire. Faites le test de vous mettre à côté d’une personne qui accélère son rythme respiratoire, vous verrez que vous aurez tendance à augmenter le vôtre !
La bonne nouvelle, c’est que ça marche aussi dans l’autre sens. En abaissant la fréquence de votre respiration, en la ralentissant, vous allez non seulement vous apaiser, mais aussi apaiser une ou plusieurs personnes autour de vous.
Il existe une grande variété de techniques respiratoires, faciles à apprendre, qui peuvent apporter un vrai soutien au quotidien. Même si les techniques paraissent faciles et anodines, n'hésitez pas à en parler tout de même à votre médecin, surtout si vous souffrez d'une pathologie cardiaque ou respiratoire.
Comme pour la sophrologie, la pratique de la respiration contrôlée sera d’autant plus efficace qu’elle sera régulière. Pour la cohérence cardiaque par exemple, recommandée par la Fédération française de cardiologie, tout comme la sophrologie d'ailleurs, il est conseillé de la pratiquer selon le principe du "365" : 3 fois par jour, 6 respirations par minutes (inspirations et expirations de 5 secondes) et pendant 5 minutes.
Se concentrer davantage sur sa respiration et apprendre à mieux l'utiliser régulièrement est très gratifiant car les premiers résultats sont visibles rapidement. On va donc allier effets immédiats et à long terme, ce qui est important pour conserver la motivation. En dehors des exercices de respirations ou de la pratique de la sophrologie où l'attention à la respiration est très développée, il est possible de travailler son souffle grâce à d'autres activités, de la natation au yoga en passant par la danse ou le chant.
Pour conclure, respirer, c’est une question de corps, et d’esprit, les deux marchant main dans la main et s’influençant mutuellement. Prendre soi de l’un, c’est prendre soin de l’autre. Donc, comme le chante Gaël Faye : « T’as le souffle court, respire ; quand rien n’est facile, respire ; et si tout empire, espère ! ».
