Pratiquer la sophrologie pour mieux gérer les douleurs chroniques
Le 12 mai de chaque année, c'est la journée des infirmières et infirmiers, mais aussi celle de la fibromyalgie et du syndrome de fatigue chronique (SFC). Ce n'est pas un hasard si la date est la même. Les deux sujets renvoient à Florence Nightingale, infirmière britannique née en 1820 qui a contracté vers 40 ans une maladie évoquant la fibromylagie ou le SFC. Elle est notamment connue pour être avoir inspiré la création de La Croix-Rouge et pour avoir fondé la première école d'infirmières.
La fibromyalgie a été ma porte d'entrée vers la sophrologie. Il y a près de 12 ans, après 2 ans d'errance médicale, une rhumatologue finissait par poser le diagnostic de fibromyalgie, m'orientant vers un centre anti-douleur. J'y ai découvert la sophrologie, qui fut à la fois une révélation et une confirmation de ce que je savais déjà depuis des années sans forcément le conscientiser : le corps et l'esprit sont liés, il est illusoire de penser travailler sur l'un sans travailler sur l'autre.
Aujourd'hui, en tant que sophrologue, j'accompagne notamment des personnes fibromyalgiques, et plus généralement des personnes douloureuses chroniques.
Cette douleur chronique est difficile à expliquer et à décrire à des gens qui ne la vivent pas. Elle submerge, elle isole, elle rend irritable, triste, en colère. Elle peut provoquer des pensées sombres, très sombres. Pour avoir connu également la souffrance psychique extrême, j'y vois une ressemblance avec la douleur chronique. Les deux sont largement incomprises et souvent tabous. Les deux demandent également une lutte féroce pour arriver à maintenir une vie. Sans même parler d'une vie "normale", mais une vie tout court.
La sophrologie, grâce à son approche psychocorporelle, me paraît particulièrement intéressante dans le cadre d'une fibromyalgie, car le corps est le support premier de nos sensations. Ce corps douloureux, ce corps qui encombre, on va pouvoir l'apprivoiser grâce au souffle, le redécouvrir grâce aux sensations corporelles, et améliorer notre état émotionnel grâce aux évocations positives qui nous amènent à identifier et activer nos ressources.
Ce mot "ressources", s'il peut faire un peu "jargon professionnel", est en fait très simple. Nos ressources, ce sont toutes les sensations agréables, les moments de bonheur de notre quotidien. Il peut s'agir de souvenirs agréables ou d'activités génératrices de sensations positives. Cela peut aller de la natation à la lecture en passant par la cuisine, la méditation, le sourire de notre amoureux ou le câlin à notre animal de compagnie.
La sophrologie ne va pas faire disparaître la douleur. Mais il est toujours plus facile de combattre quelque chose dont nous sommes parfaitement conscient, quelque chose que nous connaissons. Par ses prises de conscience successives, grâce à une pratique renouvelée quotidiennement, grâce aussi à la respiration contrôlée qui joue un rôle majeur dans la gestion de la douleur, la sophrologie va aider à identifier le meilleur moyen, "notre" meilleur moyen, d'apaiser la douleur.
S'ensuivra un cercle vertueux. Mieux on va gérer la douleur, la fatigue, plus le corps va s'apaiser, plus le moral va remonter. Et plus le moral va remonter, plus le corps va être apte à faire face aux attaque douloureuses.
Comme je le précise à chaque fois, quel que soit le sujet, la sophrologie n'a pas vocation à se substituer à un avis et à un suivi médical. Elle intervient en complément, la ou le sophrologue ne pose pas de diagnostic, pas plus qu'elle/il ne conseille ou déconseille un traitement.
